Chronologie sommaire de la Guerre d'Algérie

et de l'action pour la paix dans la Loire (3)

1960

24 janvier : la semaine des barricades débute le 24 janvier 1960, et a pour cause immédiate le rappel de Massu. Pour la première fois, des Français tirent sur d'autres Français, le bilan s'élevant à 20 morts et près de 150 blessés le soir même. 29 janvier. Dans un discours radiotélévisé, le président de Gaulle exige l’obéissance de tous les Français. Deux jours plus tard, le général Challe parvient à rétablir l'ordre, malgré une partie de ses subordonnés favorables aux insurgés.13 février : l’opération « Gerboise bleue » correspond à l’explosion de la première bombe A française dans à Reggane (Sahara français).
24 juin : une délégation du GPRA, conduite par Ahmed Boumendjel, arrive à Melun pour négocier avec des représentants du gouvernement français. Mais la France propose une négociation progressive, (cessez-le-feu préalable à une autodétermination du peuple algérien), alors que ses interlocuteurs souhaitent une solution globale, tant militaire que politique. Aucun accord n'est trouvé, les négociations échouent.
5 septembre : Début du procès des membres du réseau Jeanson. 6 septembre : Publication du Manifeste de 121 personnalités françaises sur le droit à l’insoumission dans la « guerre d’Algérie ». Ces personnes seront interdites de radio et de télévision.

 

- Février : multiples protestations et manifestations contre le putsch d'Alger.

- 7 février : Initiatives de l’UFF «Lettre à celles qui ont un être cher en Algérie»

- 20 avril : Appel pour les manifestations du 1er mai , dans les mots d’ordre «pour la paix en Algérie.. Négociations avec ceux contre qui nous nous battons pour le cessez-le-feu et l’application loyale du droit à l’autodétermination reconnu à tous les algériens.». Appel pour le 24 avril à des rassemblements de la jeunesse «pour la négociation en Algérie et pour le désarmement général» (A Saint-Étienne, Firminy et Roanne)

- Mai : déclaration commune CGT, SNI, FEN pour une réunion commune.

- 1 juin : Le PSU annonce «qu’il prend contact avec les partis de gauche, les syndicats, les mouvements familiaux etc..»

- 4/5 juin : Meeting PSU à la Bourse du travail (600 personnes) contre la guerre d’Algérie.

- 18 juin/19 juin : Journée d’action pour la Paix en Algérie par la négociation . Le « Carrefour de la Paix » (26 orgas syndicales, sociales et familiales) communique l’annonce la journée du 28 juin avec tous les signataires

- 28 juin : réunion à Firminy CGT, FEN, SNI, SNES, SNET, PCF, PSU, SFIO, RAD valoisiens, Amicales laïques, UFF, Éclaireurs, UJCF, AJ, Centre culturel populaire, Mvt Paix, FNDIRP... Imposante manifestation à Saint-Étienne, des milliers de personnes. À Roanne la Caserne Werlé était fermée. À Montbrison, motion des travailleurs montbrisonnais contre les mesures d’interdiction des manifestations du 28.

- 8 juillet : Le « Carrefour pour la paix » continue son action et «décide de maintenir le contact entre les 30 orgas, demande à la population de maintenir sa vigilance et de répondre en masse aux mots d’ordre d’action qui pourraient être lancés..»

- 10 juillet : Manifestation de jeunes à Châteaucreux à l’occasion du départ d’appelés, à l’initiative des JC.

Communiqué du Comité stéphanois des Anciens d’Algérie «la paix en Algérie est l’affaire de tout le peuple de France et pas seulement du gouvernement...restons vigilants car les partisans de la guerre à outrance malgré les reculs n’ont pas renoncé...On ne peut pas parler d’autodétermination sans évoquer dans le négociations les mesures qui permettront aux algériens de se déterminer librement.

- 7 octobre : «Appel à l’opinion pour une paix négociée en Algérie». Appel lancé par un certain nombre de syndicalistes de la FEN, SNES, SNET, UNEF...

- 9 octobre : Communiqué CGT, CFTC, métaux de Saint-Étienne pour soutenir la déclaration du Carrefour.

- 16 octobre : Appel du Carrefour roannais pour la paix en Algérie signé «les organisations syndicales, sociales et familiales».

- 24 octobre : Gros succès de la manif du Carrefour ; l'UDFO appelle à 24 h de grève le 27 ; CGT – CFTC - FEN appellent à 1 h de débrayage le 27 ; Appel du Carrefour «Manifestez le 27 octobre».

26 octobre : Interdiction générale : le Carrefour «maintient son action».

27 octobre : Manifestation et grève maintenues.

28 octobre : des milliers de personnes ... Protestation du Carrefour contre les violence policières

rassemblement à Saint-Étienne avec Sanguedolce (CGT, Mathevet (CFTC), Soffieto (FO), Forissier (FEN).

6 novembre : manifestation de 200 jeunes au Soleil ; 20 novembre : Manifestation de jeunes à Firminy «Pour la paix négociée en Algérie, contre l’appel à 18 ans ». Appel pour une manifestation des jeunes à Roanne le 11 décembre «pas d’appel à 18 ans, pas d’envoi du contingent, négociation paix en Algérie».

 

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1961

8 janvier- Référendum : approbation de l'autodétermination en Algérie.
Le référendum proposé par le Général de Gaulle visant à statuer sur l'autodétermination des populations algériennes est organisé simultanément en France et en Algérie. Dans la métropole, 75,26 % des français se déclarent en faveur de la création d'un république algérienne. Dans le département français, 70 % disent "oui" à l'autodétermination.
31 mars - assassinat par l'OAS du maire d'Évian, qui a accepté que des négociations avec le GPRA se déroulent dans sa ville.
22 avril - Le pouvoir militaire tente un putsch afin de renverser de Gaulle sur le modèle du 13 mai 1958 (Putsch des Généraux). 4 généraux à la retraite (Challe, Zeller, Jouhaud et Salan) et quelques colonels prennent le pouvoir à Alger afin de s'opposer à l'émancipation de l'Algérie. Mais les putschistes ne parviennent pas à rallier l'armée d'Algérie et le président de Gaulle interdit à tous Français d'exécuter leurs ordres. Les généraux seront arrêtés et les partisans acharnés de l'Algérie française entreront dans l'OAS (Organisation de l'armée secrète) qui cessera d'exister avant l'indépendance algérienne en 1962.
20 mai - Ouverture officielle à Évian des pourparlers avec le GPRA. Une trêve unilatérale des combats décidée par la France a lieu durant un mois. Les négociations butent sur le statut des Français d'Algérie et sur le Sahara, où du pétrole a été découvert.
17 octobre - Manifestation de musulmans à Paris réprimée dans le sang.
La branche française du FLN (Front de Libération National) appelle les Algériens de France à manifester contre les mesures instaurées par le préfet de Police de Paris, Maurice Papon. La manifestation débute à 20h30 sur les Champs-Elysées. Elle sera sévèrement réprimée par la police . Les manifestants sont roués de coup dans les commissariats ou jetés dans la Seine. Les estimations font état de plus de 200 disparus.

 

janvier 1961 : édito du TS "Une seule issue au drame algérien : la négociation avec le GPRA" par Joseph Sanguedolce, il revient sur référendum et différents sens du OUI : "des gens qui en votant OUI ont cru voter pour la négociation". Il annonce le "5 mars rassemblement pour la paix du Mouvement de la paix pour exiger la négociation avec le GPRA », les syndicats "doivent développer les actions et participer à la réussite du rassemblement".

15/01/1961 - annonce du décès de Georges Laurent à La Ricamarie, fils de mineur. Le titre de UNE : "Assez de vies détruites à 20 ans !... NÉGOCIATION IMMÉDIATE"

Le Comité fédéral de l'UJCF pour le 9 février se prépare un meeting avec "le comité de jeunes pour la paix en Algérie : FNAA, Amitié et Nature, jeunes du PSU, UJCF, UJFF, Francas, Auberge jeunesse Saint-Chamond, Amitiés Ajistes, Branche aînée des Éclaireurs de France. (...) Négociations immédiates avec ceux contre qui l'on se bat, application loyale de l'autodétermination (...) Il est cependant regrettable que les dirigeants des organisations catholiques de la jeunesse restent fidèles aux consignes des hauts prélats de l'Église. En n'appartenant pas au Comité, en n'agissant pas pour la Paix..." 7 février : Appel du Carrefour avant le meeting des jeunes du 10 février, «pour que la population soit solidaire des jeunes»

12 février : obsèques G Laurent à la Ricamarie devant une foule énorme et prises de paroles pour la paix en Algérie.

« NÉGOCIATION IMMÉDIATE AVEC LE G.P.R.A » exigent les 35 organisations du Carrefour

Une journée d'action est organisée le 28 mars à l'initiative du Carrefour avec Jean Breteau (métaux CGT) et Albert Détraz (CFTC) : "Pour la paix en Algérie". C'est un imposant meeting, nombreux débrayages

Le 2 avril, 20 000 grévistes pour la journée d'action du Carrefour : meeting à Firminy. Avril : ouverture des négociations d'Évian, appel du Mouvement de la paix à envoyer des délégations

Le 30 avril, en riposte au putsch d'Alger, 120 000 salariés débrayent, 50 000 manifestent dont 30 000 à Saint-Étienne

Le 1er mai est à demi-unitaire avec CGT - FEN - SNI

Le 11 juin, dans Regards sur la Loire, "Il faut que Évian soit placé sous notre surveillance", Interview d'Émile Bernard, du comité de paix du Soleil fondé en avril 1956, avec 16 organisations et des personnalités. Le 18 juin, 50 délégations de la Loire ont été recensées comme s'étant rendues à Évian.

Le 16 juillet, délégation du « Carrefour de Roanne » en sous-Préfecture avec dans Regards, des commentaires des communistes de l'Arsenal qui regrettent la discrimination envers les communistes dans le Carrefour

En octobre, manifestation de 300 jeunes Ricamandois pour la paix en Algérie.

En décembre, appel à 3 journées d'action, le 29 novembre (Mouvement de la paix), le 6 décembre (PCF, PSU, CGT), le 19 décembre (CGT, CFTC, FO, FEN, UNEF).

Le 19 décembre, journée nationale contre l'OAS et pour la paix : 100 000 travailleurs débrayent, 8 000 défilent à Saint-Étienne - 4 000 à Firminy - 1 500 à Roanne.

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1962

8 février : Tragique manifestation Métro Charonne.
A l'appel du Mouvement de la paix, de la CGT, du PSU, du PC, etc... une manifestation pour la paix en Algérie et contre l'OAS est organisée à Paris autour de la place de la Bastille et de la place de la République. Prévue depuis une semaine, le rassemblement est interdit par le préfet de Police, Maurice Papon. La répression policière est violente. Les CRS chargent les manifestants qui s'engouffrent dans une bouche de métro fermée, station Charonne. 8 personnes meurent écrasées contre les grilles. On dénombre une centaine de blessés.
18 mars - Signature des Accords d'Evian.
Les négociations concernant le règlement du conflit franco-algérien aboutissent à la signature des accords d'Evian. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire de la République algérienne, Krim Belkacem et le ministre français des Affaires algériennes Louis Joxe (assisté de Robert Buron et Jean de Broglie) reconnaissent la souveraineté de l'Etat algérien. Les accords d'Evian mettent fin à huit ans de guerre et à plus d'un siècle de présence française en Algérie. Le cessez-le-feu est programmé pour le lendemain, à midi. La France s'engage à évacuer progressivement ses troupes et à maintenir son aide économique pendant trois ans. Elle obtient des assurances sur le pétrole et bénéficie d'un "droit de préférence". Malgré la signature des accords, la guerre va continuer à faire rage jusqu'à la proclamation solennelle de l'indépendance de l’Algérie le 3 juillet 1962.
8 avril - Les Français approuvent les Accords d'Evian.
Les accords de cessez-le-feu signés le 18 mars entre la France et le gouvernement provisoire algérien sont ratifiés par le peuple français à 90,7% de "oui". Organisé par le général de Gaulle, le scrutin plébiscite largement la politique menée en Algérie. Le chef de l'Etat déclare à l'annonce des résultats : "Le référendum règle le problème algérien".
29 septembre - Ben Bella au pouvoir en Algérie.
A la suite des accords d'Evian (18 mars 1962) qui reconnaissent l'indépendance de l'Algérie, Ahmed Ben Bella, chef du Front de libération nationale (FLN), est élu par 159 voix contre 1, premier président du Conseil par la nouvelle Assemblée nationale algérienne. Il accédera à la présidence en 1963, mais sera renversé par le coup d'Etat de Houari Boumediene en 1965 et emprisonné jusqu'en 1980.


 

Dans le document de préparation de son congrès, l'UD-CGT rappelle l'action unitaire (Carrefour) puis la chute de l'action unitaire après le putsch des généraux à Alger au printemps 1961, puis la remontée en janvier.

Les journées du 9 et du 13 février 1962 sont importantes du fait des morts de Charonne : défilé de 10 000 travailleurs jusqu'à Bizillon malgré l'interdiction.

Après le cessez-le-feu du 19 mars, retour sur le bilan de la guerre d'Algérie, la lutte se déplace contre le militarisme allemand (rassemblement régional dans le Vercors du 10 juin par le Mouvement de la paix).

Georges Bidault est en fuite....

 

 

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La permanence du CEDMO42 sera ouverte dès le mercredi 7 septembre  de 14 h 30 à 16 h 30.
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Article paru dans le Progrès du 22 janvier 2020

 

ANNÉE 2019-2020 : PERMANENCE POUR ÉTUDIANTS, CHERCHEURS

La permanence du CEDMO42 pour les chercheurs et étudiants du MERCREDI, a repris de 14 h à 17 h, à son siège, 39 rue Camélinat à Saint-Étienne. Nous rappelons qu'elle est suspendue pendant les vacances scolaires.

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