Assemblée Générale du Mercredi 26 Janvier 2011

Conférence informative : les biographies de militants

(sous forme de débat) 17 h 15 – 18 h

L'association a exprimé une réelle volonté d'enrichir le fond de biographie et d'autobiographie des militants, en effet, il est intéressant de figer le parcours de ces femmes et des ces hommes qui ont fait de l'action militante dans le département, c'est une démarche qui a une dimension humaine et éthique. Mais inéluctablement se pose la question de la collecte de ces mémoires.

L'association possède différentes sources dans ses archives : les comptes rendus d'action diverses, qui permettent de voir les noms des dirigeants militants, les documents électoraux, les listes d'élections internes, les hommages ou discours à l'occasion d'un décès, les interviews donnés à la presse, ces documents forment une base d'un travail de recherche. Il y a aussi les souvenirs, écrits par les militants eux mêmes, ou leur famille proche (Biographie de Baptiste Beaulaygue), des livres de souvenirs...

Cette sauvegarde de ces archives privées passe par la publication des biographies qui permet alors de donner un statut à ces ouvrages, de les transmettre à d'autres archives, de les déposer, de les doter d'un numéro ISBN... Il faut trouver des formes de publications, plusieurs pistes sont évoquées, comme : la réalisation d'un mini annuaire, la parution dans les cahiers du CEDMO42, via Internet....

Roland Beaulaygue a écrit une biographie de son père, Baptiste Beaulaygue, il avait la volonté de faire connaître le parcours de son père ; un homme d'origine modeste et qui s'est investi dans la résistance puis aux côtés des travailleurs, l'association a édité son ouvrage en novembre 2010.

Il ne faut pas négliger les archives, chaque document est une pièce d'engrenage qui s'emboite dans un travail de recherche, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises archives. Il peut y avoir des réticences à poser ses archives : la peur qu'elles deviennent banalité, la question du message qui est transmis, la prise en considération ou l'oubli. Chaque personne a une vision de la mémoire, qui est parcellaire, et le travail de l'historien est précisément de rassembler ces différentes visions pour déceler une réalité.

Justement le but des témoignages oraux est d'apporter autre chose que les documents écrits, il apporte une sensibilité. La Mémoire orale est vivante, elle n'est pas véridique, il faut l'éveiller. Il y a de nombreuses réticences à être enquêté, on est confronté aux problèmes de l'autocensure ou de l'enjolivement d'un événement. Ces témoignages ont une valeur sociologique, souvent ils se regroupent avec les écrits, ils illustrent les événements sous un nouvel angle enrichissant. Il faut minimiser ces réticences, car il est important de pouvoir fournir différents matériaux pour la conservation de la mémoire, ces petits actes font indéniablement partie de la construction de la mémoire.

Il y a eu l'évocation d'un éventuel projet, de réaliser une demande à l'équipe du dictionnaire Maitron pour avoir le fichier des militants de la Loire dans le but de recenser les hommages de militants, en partenariat avec l'Institut Benoit Frachon. Avec ce partenaire, l'association pourrait travailler sur un projet sur la lutte pour la paix en Algérie et ses enjeux politiques, ce travail commun permettrait de dégager une plus grande capacité, un regard différent sur cette période d'avant et d'après.

Notons également que l'Institut Benoit Frachon a réalisé un livret de 24 pages en hommage à Joseph Sanguedolce.

Francine Dessus, stagiaire